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Une étude de l'observatoire Alptis de la protection sociale met le focus sur les très petites entreprises et leurs façons - différentes - de lutter contre le stress.
Il n'y a pas que dans les grandes entreprises que le stress peut constituer un frein à l'activité. Les TPE (Très Petites Entreprises) sont également concernées, mais de manière différente, note la nouvelle étude de l'Observatoire Alptis de la protection sociale.
Les TPE (moins de 20 salariés) représentent 97% des entreprises françaises mais, jusqu'à présent, n'ont été que peu étudiées quant à leur rapport à la pression et au stress professionnel. L'analyse sociologique de cet observatoire, publiée le 15 octobre dernier, constitue en ce sens une rareté.
Une meilleure santé, mais de moins bonnes conditions de travail
Plusieurs chiffres rassurants peuvent être extraits. 68% des salariés de TPE se déclarent ainsi "peu ou pas stressés au quotidien", tandis que 80% se disent "heureux au travail" : pour ces deux situations, les pourcentages sont supérieurs à ceux rencontrés dans les grandes entreprises.
Les relations entre dirigeants et salariés semblent également meilleures dans les petites structures : 41% des salariés de TPE sont ainsi attachés à leur employeur (contre 27% dans les grandes entreprises) et 36% leur font confiance (contre 21%).
Derrière ces données encourageantes, se cache pourtant une réalité plus complexe dans les TPE : 27% des salariés des TPE ont une durée de travail hebdomadaire moyenne supérieure à 39 heures (contre 6,4% dans les grandes entreprises), avec une rémunération moyenne inférieure de 19%.
Des structures familiales
"Malgré l’hétérogénéité des TPE et de leurs secteurs économiques, un certain nombre de points communs émerge : le fort attachement au travail, une grande implication dans le but de l’entreprise, allant jusqu’à la passion, le sentiment pour une part importante d’employeurs d’être investis d’un devoir envers leurs salariés" explique le sociologue Marc Loriol, auteur de l'étude.
D'autres données confirment ce paradoxe : malgré des conditions de travail globalement moins favorables du côté des TPE, le taux d'absentéisme y est toutefois plus faible que dans les structures plus importantes - de même pour les arrêts maladie.
Le faible nombre d'intermédiaires entre salariés et employeurs dans les petites entreprises, toutefois, rend le stress particulièrement communicatif : les tensions des uns rejaillissent facilement sur les autres. 63% des dirigeants de TPE disent ainsi se sentir stressés dans leur travail, notamment en raison des lourdes responsabilités à endosser. Pire : un patron de PME sur quatre explique avoir eu des ennuis de santé liés à son activité sur les deux dernières années.
Les actions de prévention pour lutter contre ce stress sont, toutefois, peu remboursées par l'Assurance maladie : la complémentaire santé peut ainsi jouer un rôle décisif pour lancer des traitements. L'ostéopathie, par exemple, n'est quasiment pas prise en charge par la Sécurité sociale.