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Telle est l’une des préconisations de l’Académie Nationale de médecine dans une récente note, dans le cadre du sevrage tabagique.
Moins de dix ans d’existence et déjà des millions de « vapoteurs » dans le monde – dont un million en France : la cigarette électronique, inventée en Chine en 2006, rencontre un succès exponentiel chez celles et ceux qui veulent arrêter la cigarette « traditionnelle ».
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Du fait de sa récente création, la cigarette électronique (appelée aussi e-cigarette) pose de nombreuses questions pour l’heure sans réponse incontestable, notamment concernant sa toxicité et son efficacité.
C’est tout l’enjeu de la dernière prise de position de l’Académie Nationale de médecine, publiée début mars. Ce rapport, intitulé « La cigarette électronique permet-elle de sortir la société du tabac ? », compare la toxicité de ces deux types de cigarettes, ainsi que l’efficacité de l’e-cigarette face aux autres substituts nicotiniques.
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La première comparaison n’a, pour l’heure, offert que peu de littérature, comme le reconnaît l’Académie : « nous ne disposons à l'heure actuelle que d'une étude comparative de toxicité à long terme qui ne laisse pas apparaître, comparée aux timbres de nicotine, d’effets secondaires sérieux ».
A court terme, d’autres études « montrent que les liquides des e-cigarettes sont beaucoup moins toxiques que la fumée du tabac ». In fine, « même s'il est difficile de quantifier précisément la toxicité à long terme de la cigarette électronique, celle-ci est à l’évidence infiniment moindre que celle de la cigarette traditionnelle », conclut l’Académie.
Vers un statut de médicament ?
Seconde comparaison : l’e-cigarette est-elle aussi efficace que les autres substituts nicotiniques dans le cadre d’un sevrage tabagique ? Une méta-analyse de treize études « montre que la cigarette électronique avec nicotine a deux fois plus de chances de conduire à un arrêt complet d’au moins six mois que celle sans nicotine », détaille l’Académie. De même, l’e-cigarette a une efficacité supérieure à celle des timbres à la nicotine, sans le moindre événement indésirable grave.
L’Académie va ensuite plus loin : « une incitation forte devrait être faite pour que ce dispositif soit mis au service de l’instauration de l’abstinence », allant même jusqu’à considérer que « les recharges contenant plus de 20 milligrammes de nicotine par millilitre devraient avoir le statut de médicament ». Avec ce statut, l’Assurance maladie pourrait ainsi être amenée à la prendre en charge, dans le cadre du sevrage tabagique.
Pour l’heure, en effet, elle prend déjà en charge depuis 2007 l’achat de substituts nicotiniques (gommes, patchs), à hauteur de 50 euros par an. Or, les e-cigarettes à plus de 20 mg/mL sont « une variante du spray de nicotine (déjà sur le marché) ».
Là où le « panier de soins », défini suite à la réforme de la généralisation de la complémentaire santé, ne s’occupe pas des actions de prévention, certaines complémentaires santé prévoient déjà des formules incluant la prise en charge de méthodes moins conventionnelles de lutte contre le tabac : cigarette électronique, acupuncture, homéopathie…